Guardians of Grail

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Pour leur le moral, Handicap a trouvé un ambassadeur : Bertin Mérizil, 46 ans, cordonnier dans la rue, aujourd'hui sans logis mais non sans pétulance. Victime d'un accident [url=http://www.gotprintsigns.com/monclerpascher/]moncler pas cher[/url] quand il était jeune homme, amputé et appareillé tardivement, faute d'argent, il rend aujourd'hui visite aux blessés encore à l'h?pital et leur démontre, [url=http://www.1855sacramento.com/moncler.php]moncler outlet[/url] avec plus de conviction qu'une équipe de médecins et de kinés réunis, qu'il existe une vie après l'amputation, et que cette vie peut être joyeuse, dynamique, réussie. Qu'il faut muscles et articulations, éviter les contractures et préserver ce corps mutilé mais infiniment précieux.
Des antennes de Handicap, en association avec le secrétariat d'Etat et l'association allemande CBM, ont été installées dans des zones de forte pour un suivi personnalisé des patients lorsqu'ils ont quitté l'h?pital. Et puis il y a le centre d'appareillage, ouvert fin février, et vers lequel tous les amputés tournent désormais leur regard. Beaucoup n'y croyaient pas, enfermés dans un état de stupeur ou de révolte ; prostrés, cachés, incapables du deuil de leur membre auquel ils n'ont pas été préparés. Pour la plupart, la vie s'était arrêtée non pas le 12 janvier à 16 h 53, heure du séisme ; mais le jour et à l'heure de leur amputation. A l'H?pital général, une petite fille aux doigts sectionnés a d'ailleurs décidé qu'elle ne se lèverait plus que le jour où ses doigts auraient repoussé.
Un projet de loi sur l'intégration des personnes handicapées déjà en cours d'élaboration en 2008 s'est enrichi d'un nouveau chapitre faisant obligation à l'Etat, en cas de séisme ou autre catastrophe naturelle, d' la priorité aux handicapés pour la distribution des secours et du relogement. On leur [url=http://www.gotprintsigns.com/hollisterpascher/‎]hollister pas cher[/url] garantit même le droit à des prothèses gratuites... et des séances de psychothérapie collective. "Le droit, désormais, sera avec eux", assure Michel Péan. Mais, dans la boue, la promiscuité et l'enfer des campements, les amputés du 12 janvier n'ont plus d'espoir que dans les ONG. Et dans l'aide étrangère.
Explicable essentiellement [url=http://www.ilyav.com/uggpascher.php]boots ugg pas cher[/url] par le manque effarant de moyens dans les premiers jours (de nombreuses structures médicales étaient détruites, des médecins et soignants décédés), [url=http://www.thehygienerevolution.com/barbour.php]barbour[/url] par la pratique dans des conditions jugées "apocalyptiques" d'une chirurgie "de guerre", et enfin par les conditions d'hygiène déplorables, responsables d'infections et de gangrènes, postérieures aux premiers soins.
Quant à la prothèse... Il déboucle sa ceinture, ouvre son pantalon et le laisse à ses [url=http://www.px.tsukuba.ac.jp/home/tcm/kyoshida/cgi-bin/postmail.cgi]hollister france Une nouvelle[/url] pieds. Allongés sur leur lit, jusque-là indifférents, des patients se redressent, interloqués. Oui, ce grand gaillard extravagant est appareillé. Et depuis belle lurette. Il a une femme, des enfants, un métier, des amis... Une petite fille de 4 ans, Fa?mé Diogène, amputée de la jambe, et obsédée par l'idée de son moignon, le regarde du coin de l'oeil. Fascinée, horrifiée, on ne sait pas. Elle s'approche, pointe son petit doigt sur le moignon du cordonnier qui, riant et [url=http://www.1855sacramento.com/peuterey.php]peuterey[/url] disert, vient tranquillement d' sa prothèse. Elle t?te, observe. Et puis glisse, médusée, son minuscule poing dans l'embo?ture de la jambe artificielle. Le lendemain, elle qui en veut à sa maman pour n' pas été près d'elle le jour du tremblement - "Mais que faisais-tu pendant ce temps-là ? Donne-moi ta jambe ! Tu me dois une jambe !" - se pare de sa robe de princesse pour elle aussi sa prothèse.
Tant d'histoires, d'émotions, de rencontres, au centre d'appareillage de Port-au-Prince, qui, déjà en pleine effervescence, entend entre 300 et 400 prothèses d'urgence et une centaine d'orthèses (attelles, corsets, gouttières) dans les six mois.
Ils observent la prothèse provisoire à laquelle on vient de ce qui leur reste de jambe. Un tube métallique terminé par un dr?le de pied rose en plastique. Il y a quelques mois encore, disons avant le séisme du 12 janvier, l'instrument leur aurait semblé effroyable. Barbare. Aujourd'hui, c'est leur meilleur ami. La clé de leur futur. Encore faut-il l' et ce n'est pas si simple.
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Certains ont encore un moignon trop douloureux ou mal cicatrisé, et il faudra ; certains sont [url=http://www.sandvikfw.net/shopuk.php]hollister sale[/url] timorés, d'autres plus audacieux. Mais les tenter leurs premiers pas dans l'atelier- d'appareillage [url=http://www.achbanker.com/home.php]hollister[/url] ouvert début mars par Handicap au coeur de la capitale, les s', s', enfin, est le symbole le plus fort de cette pulsion vitale qui anime .
Tant de pleurs ravalés, de dignité meurtrie et doucement retrouvée. Le professeur d'histoire et la marchande de légumes ; le ma?on et la lycéenne ; le petit footballeur de 8 ans dont les parents sont encore sous les décombres et la [url=http://www5e.biglobe.ne.jp/~yariko/yybbs/yybbs.cgi]doudoune moncler Le souffle d[/url] célèbre danseuse du Thé?tre national ha?tien... C'est qu'il faut vite. "A la fois pour le moral des patients et pour tous les réflexes, dit , l'orthopédiste chargé de la formation professionnelle des appareilleurs. Il arrive qu'à une minute près, le patient perde le contr?le de sa jambe par le cerveau." Alors quand le moignon est prêt (25 % hélas doivent être réopérés parce que mal préparés ou infectés), l'appareillage est rapide. On procède aux mesures du patient en prenant un moulage du moignon.
Ensuite, des [url=http://www.booktoy.net/bbs/home.php?mod=space&uid=10477][/url] techniciens dépêchés de France et du Salvador choisissent de quoi la prothèse : embo?ture, tube, genou articulé, pied. Un premier essayage a lieu sur le patient. Et, s'il convient, on procède à la phase dynamique en faisant quelques pas dans la cour attenante à l'atelier. Entre deux barres parallèles d'abord. Avec des cannes anglaises ensuite. Et, enfin, sans rien. Mais, pour cela, il faut du temps, de la patience, des séances de kinésithérapie. [url=http://www.maximoupgrade.com/hot.php]hollister[/url] Et un moral d'acier permettant de les douleurs obsédantes du membre fant?me (certains ont l'impression d'un soulier trop serré sur le pied amputé, d'autres sentent un moustique ou une démangeaison sur la jambe sectionnée) et d' l'arrivée dans quelques mois d'un appareillage plus esthétique et définitif dont Handicap va aussi la production, en formant du personnel ha?tien. Le principal centre d'appareillage du pays avant le séisme, géré par l'association for Ha?ti, a été détruit.
Car, au pays des miséreux, anéanti par un séisme qui a fait au moins 230 000 morts, plus de 200 000 blessés et laissé 1,3 million de personnes sans abri, les amputés sont souvent ressentis comme les plus misérables. "C'est terrible, soupire Michel Péan, le secrétaire d'Etat à l'intégration des personnes handicapées, lui-même non-voyant. La société ha?tienne est impitoyable pour les handicapés, qu'elle surnomme kokobés, c'est-à-dire bons à rien. Eh bien, cela suffit ! Toute une génération portera les stigmates physiques de la catastrophe du 12 janvier. Alors il est impératif que la reconstruction d'Ha?ti passe par la déconstruction de ses structures mentales. Fini cette mentalité de kokobé ! Place à un nouvel état d'esprit positif, fraternel, envers nos handicapés. Ils seront si nombreux !"
Combien ? Allez ! Ils étaient, dit le ministre, 800 000 avant le séisme. Tous handicaps confondus. Mais il est extraordinairement difficile de les nouveaux estropiés. Le chaos des deux premières semaines était tel que les structures médicales n'ont tenu aucun listing des patients ni des interventions réalisées. Les blessés arrivaient de partout, pris en charge parfois à la lumière d'une lampe frontale, et entassés dans les cours et tentes de fortune. Ils repartaient très vite, on ne sait où, sur le Champ-de-Mars de Port-au-Prince devenu un immense campement, dans la rue, parfois vers la province, entamant, dans des bus surchargés, un de souffrances.
La plupart des amputations concernent les membres inférieurs, les graves blessures aux bras allant souvent de pair avec celles du torse et de la tête et donc une forte probabilité de mortalité. Il faut aussi les milliers de fractures non traitées ou soignées en fonction des faibles moyens disponibles (la palpation étant le seul repère du médecin), nombre d'entre elles promettant aux malheureux blessés douleurs, déformations et handicaps à . Enfin, le nombre assez faible de para et tétraplégiques recensés (environ 150), souvent transportés [url=http://www.mansmanifesto.fr]doudoune moncler[/url] dans les pires conditions au des gravats, ne s'explique que par la très forte mortalité des personnes atteintes à la moelle épinière.
Il est primordial, juge , d' un suivi médical de tous ces nouveaux [url=http://www.rtnagel.com/airjordan.php]jordan pas cher[/url] handicapés, généralement laissés pour compte par la société ha?tienne, laquelle ne dispose d'aucun moyen en kiné ou en ergothérapie. Il faut à leur rééducation fonctionnelle, leur soutien psychique, leur réinsertion sociale ; la formation d'un personnel local. Et, bien s?r, "verticaliser" au plus vite les nouveaux amputés, "ces gueules cassées d'un conflit qui n'a pas dit son nom", selon le mot de Jean-Baptiste Richardier, le président de l'organisation. Des équipes mobiles de Handicap interviennent donc un peu partout, dans les communautés et les h?pitaux, pour de la kinésithérapie d'urgence, remobiliser les patients, la souplesse articulaire, des exercices et du matériel [url=http://www.rtnagel.com/airjordan.php]nike air jordan pas cher[/url] d' à la marche (cannes, béquilles, déambulateurs).
Michel Péan estime entre 5 000 et 6 000 le nombre de nouveaux amputés. Handicap International, au terme d'une longue , situe plut?t le nombre entre 2 000 et 4 000. Ce qui est colossal. Inédit à l'époque moderne, y compris après d'autres tremblements de terre.
. Etre debout, c'est la vie. partie de la communauté des actifs. Et un . Y compris à Port-au-Prince, ville couchée, qui peu à peu se relève.